Rénovation d’une boiserie endommagée

Publié le 14/09/2015

Tuto proposé par un client allemand, conseillé et accompagné par l'un de nos distributeurs.

Rénovation d’une boiserie endommagée avec une résine époxyde

Une véranda et une saillie à neuf

1. Historique et dégâts

Le bungalow préfabriqué réalisé par nos soins en 2006 montrait en 2012 des dommages importants au niveau des poutres de seuil de la véranda et de la saillie en coin. Un expert mandaté a établi les causes : Le film barrière étanche noir, également visible sur les photos - qui était censé protéger le bois - est uniquement agrafé et non collé ; il n’est donc pas posé de manière étanche. De plus, il s’arrête là où le rebord des corniches métalliques sous les boiseries s’arrête également. L’eau de pluie s’écoulant du haut a donc pu pénétrer pendant des années par cette fente ; elle y était véritablement aspirée par les forces capillaires entre le film et le bois, mais ne pouvait ensuite pas s’évaporer. La conséquence inévitable était une humidité continuelle du bois. Deux zones se sont avérées particulièrement endommagées :

a) Poutre de seuil sous la porte de la terrasse

Sur la gauche, le bois est humide et vermoulu sur toute la profondeur ; le madrier en-dessous est également atteint. Les pièces entièrement vermoulues et moisies ont été éliminées à l’aide d’une brosse métallique montée sur perceuse.

 

 

 

b) Milieu de la saillie jusqu’à la pointe extérieure

L’endommagement dû à l’humidité s’étend à la poutre de seuil, au poinçon vertical à droite ainsi qu’au madrier dessous. Ici aussi, le bois est pour partie entièrement vermoulu et endommagé sur toute la profondeur.

 

 


D’autres défauts mineurs, mais parfois assez profonds, ont été dévoilés au cours de la rénovation. Presque partout, les madriers posés sous la véranda et la saillie étaient touchés ; la cause était ici visiblement la même. En dépit de l’étendue des dégâts, l’expert n’a pas pu constater de problèmes statiques, mais a toutefois recommandé une rénovation rapide, en particulier une élimination rapide du film.

2. Comment réparer les dégâts ?

Pour la réparation des dégâts, deux solutions fondamentalement différentes s’offrent : Le remplacement des boiseries (recommandé par l’expert et déjà réalisé par le constructeur de la maison l’année précédente sur un autre chantier) ou le remplissage des zones endommagées. En raison de leur emplacement, le remplacement des boiseries n’est pas facilement réalisable, et ce n’est par ailleurs pas la solution la plus favorable financièrement. Comme notre constructeur refusait d’assurer la rénovation en se référant au délai de garantie écoulé (resp. n’a même pas répondu à notre lettre dans ce sens), nous avons été amené, à titre de maître d’ouvrage, à prendre une décision et réaliser les travaux nous-même, bien que nous étions profanes en la matière.

Au moyen de recherches sur internet, les réalisations de Michael Thon ont attiré notre attention sur les avantages des résines époxydes. Après de nombreuses lectures de forums, nous nous sommes mis en relation téléphonique avec la société Time Out Composite OHG qui s’est d’emblée emparée de notre problème, nous a demandé des photos des dommages et nous a conseillé en détail. Nous souhaitons ici les remercier pour cela, ainsi que pour la livraison rapide des matériaux.

3. Au travail !

C’est ainsi que nous avons commencé les travaux de réparation en juillet 2013, par temps chaud, de notre propre chef, avec les étapes suivantes :

  • Les zones endommagées – entre temps entièrement séchées (contrôle à l’aide d’un instrument de mesure) – ont été fraisées et nettoyées. Sur indication de Michael Thon, les boiseries faiblement endommagées n’ont pas été éliminées afin que la résine époxyde puisse pénétrer dans les fibres de bois et former un « composite bois-résine ».
  • L’ancienne peinture blanche a été poncée sur toute la longueur de la poutre - même aux endroits indemnes - de sorte que les 15 cm proches du sol puissent par la suite être entièrement scellés avec de la résine époxyde (protection contre les éclaboussures, etc.).
  • Le drainage autour de la saillie et de la véranda a été amélioré. Il n’y avait certes pas d’eau stagnante auparavant, la cause principale était l’eau de pluie coulant des vitres et cadres, mais nous avons voulu jouer la carte de la sécurité ; en outre, le surcoût était limité dans la mesure où les graviers et dalles de terrasse avaient dû être retirés pour l’accessibilité.
  • Les zones endommagées ont ensuite été traitées à l’aide d’un mélange résine SR 5550 / durcisseur SD 5503 (100:29 dans notre cas), appliqué au pinceau. Dès que le mélange était absorbé et un peu pris, une deuxième, puis une troisième couche a été appliquée (« application mouillé-sur-mouillé »). Selon la taille des zones endommagées, les mélanges les plus adaptés étaient de 100 ou 200 ml. Ils n’ont pas posé de problèmes dans le temps et ont été appliqués sans résidus.
  • Ensuite a eu lieu le remplissage des trous dans le bois traités au pinceau à l’aide d’un produit de remplissage résine-durcisseur, Woodfill 250, relativement résistant et pâteux. Le Woodfill 250 s’est avéré plus adapté pour cette opération que les copeaux de sciage utilisés à titre d’essai ; les copeaux ne se laissent pas bien appliquer et posent des problèmes au lissage et au ponçage.
  • Nous avons pris la décision de retirer entièrement la cause du problème : en lieu et place du film étanche et des corniches métalliques, le socle en-dessous des poutres en bois, soit les 5 cm allant de la plaque de sol au-dessus du madrier porteur jusqu’à la poutre récemment restaurée a été transformé en un socle incliné « coulé » en résine époxyde. Ceci devrait permettre de sécuriser entièrement cette zone sensible à l’eau, le dessus incliné permettant par ailleurs à l’eau de pluie de s’écouler immédiatement. Un larmier a été intégré par ailleurs. Pour ce socle, comme pour les remplissages ci-dessus, c’est une grande quantité de résine, durcisseur et de Woodfill qui s’est avérée nécessaire, ce qui nous a amené à effectuer plusieurs renouvellements de commande par téléphone.
  • Toutes les pièces ont ensuite été poncées (presque 5 journées de ponçage avec des ponceuses triangulaires et à bande !), dépoussiérées, les creux résiduels retouchés avec pour partie un nouveau ponçage.
  • Tout le bas de la saillie en pointe et de la véranda a ensuite été repeint en trois couches (peinture microporeuse et couche de finition, adhérence testée préalablement).
  • Les surfaces de gravier et de terrasse ont finalement été remises en place.

Les illustrations ci-après montrent les étapes de travail :

Le trou dans la poutre de seuil sous la porte de la terrasse est rempli, toutefois, le mélange résine-durcisseur a - sans doute à cause de la température trop élevée - réagi trop vite, ce qui a entraîné un léger gonflement du mastic.

 

 

 

Mise en forme du socle périphérique avec larmier.

 

 

 

Ponçage (d’abord avec un grain de 60 ou 80, puis du 120) ; ensuite nettoyage au jet d’eau à cause de la grande quantité de matière retirée.

 

 

 

 

L’énorme trou au niveau de la saillie en pointe se referme...

 

 

 

…le résultat une fois peint.

 

 

 

4. Problèmes

Les travaux représentés soulèvent toujours de nouveaux problèmes, en particulier lors du premier essai avec un procédé :

  • Il est difficile de spatuler de grandes surfaces endommagées de manière parfaitement plane, en particulier quand le rebord de la poutre en dessous, qui donne la référence de hauteur, est également vermoulu. La lumière rasante du soir vient - au plus tard - mettre en relief les irrégularités des surfaces.
  • Les raccords (p.ex. la verticale au socle) sont presque impossibles à poncer droit sur toute la longueur de la poutre à l’œil nu avec l’outillage d’un amateur, hormis si on accepte d’y passer vraiment beaucoup de temps. La mise en forme à la main se voit toujours.
  • Même avec toute la prudence voulue, le mélange ne peut pas se faire sans formation de bulles. Le ponçage révèle donc toujours des petits trous probablement issus de petites bulles.

 

5. Résultat et aspect

Tous comptes faits, les travaux n’ont pas été difficiles à réaliser ; ils étaient décrits de manière très complète par téléphone resp. internet, mais ils ont demandé de la patience et ont dans notre cas duré environ deux semaines, ce qui est également dû à la taille du présent projet. Ce sont avant tout les travaux de ponçage qui ne doivent pas être sous-estimés du point de vue du temps et des efforts nécessaires. Malgré un masquage du sol à l’aide de papier-journal, il n’est pas possible d’éviter des salissures, p. ex. des dalles de terrasse.

Le principal résultat est sans conteste l’étanchéification présumée contre les eaux de pluie. Toute la zone de l’embase est maintenant régulièrement et hermétiquement verrouillée. Une humidité résiduelle peut toutefois s’évaporer vers le haut - au-dessus de la bande de résine époxyde faisant tout le tour - ou vers l’intérieur de la maison. La zone de l’embase a par ailleurs maintenant un plus bel aspect qu’auparavant où les tablettes de fenêtres métalliques vissées avaient toujours eu un aspect de solution de secours improvisée. Que les améliorations n’ont pas été réalisées par un professionnel se voit en certains endroits (comparer avec ci-dessus) : tout n’est pas parfaitement plan, le raccord vers le socle incliné modelé n’est pas d’une hauteur égale, mais globalement, ceci ne se remarque pas trop et ne gêne pas.

Il est prévu de maintenir la véranda et la saillie en coin sous surveillance étroite les deux prochaines années, de les mesurer à l’aide d’un humidimètre, de combler d’éventuelles fissures et le cas échéant d’effectuer quelques carottages sur des poutres pour inspecter l’intérieur du bois. Ce n’est qu’alors qu’on pourra voir si la rénovation a apporté une solution durable au problème d’origine. Mais nous sommes optimistes à ce sujet et ne manquerons pas de rendre compte !

Nachrodt-Wiblingwerde, le 18.08.2013

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